Frédéric visite des villes comme Venise, Berlin, ou Barcelone. Des villes à forte résonnance exotiques.
Au cours de ses voyages, il lisse, camoufle, occulte une part des indices, pour en extraire une substance, un elixir de réel .
Seul résiste à cette opération in situ quelques traces que Frédéric Atlan a pris soin de sauvegarder, comme si elles avaient un caractère sacrée.
La ville est neuve.
Je m’y jette, pour la caresser du regard puis l’égratigner de mes mains;
briser son pittoresque pour l’emmener ailleurs.
Réinventer la ville à force d’obstruction, en faire un monstre d’érotisme.
A-plats noirs, lignes prolongées, horizon hachuré, irruptions informelles.
Je propulse mon inconscient dans le champ photographique.
Le cadre n’est plus circoncision mais espace d’intrusion.
J’impose de nouvelles lignes, je lisse le réel.
Armé de papiers Canson noirs et de papiers calque, les gaz se transforment en solide, les liquides en gaz.
le geste opère des changements de phase.
l’opaque et le diffus, nous inonde.
Réalité déphasée, réalité transgressée.
Irruptions formelles aux contours indéterminés.
le paysage est dénaturé, les figures tentent d’émerger.
Le champs photographique devient un champ opératoire.
Le réel, ainsi manipulé, devient le témoin de mes hantises.
Frédéric Atlan